Un martini?

Admin Nombre de messages : 231 Age : 34 Date d'inscription : 16/08/2006

[--> District, cimetière.] (je viens te tenir compagnie vu que c'est un peu dead par chez toi, dave! *jeu de mooot*)

Agacé. Fatigué. Deux bons termes pour décrire l'état du Clairvoyant. Et ca ne risquait pas de s'arranger. Tout comme son pouvoir. Perdre son self-contrôle n'était pas le meilleur moyen de canaliser sa clairvoyance. Il le savait parfaitement, et ce depuis des siècles. Sauf que quand on est têtu, on le reste. Et passer de l'agacement intense, au calme, en un instant, ce n'est pas spécialement évident. Voire pas du tout.

Il avait parcouru les rues seul, sans réel but. La rencontre de l'étrange métamorphe, au cimetière, l'avait ebranlé. Effrayé, non. Il avait été sur ses gardes, parce qu'il ne faisait pas confiance à ce qui était plus fort que lui. Mais avoir peur, la véritable peur, non. Plus maintenant. Il avait vu trop de trucs dégueux pour avoir peur. Et trop de créatures puissantes. Il préférait affronter une dizaine de métamorphes à la fois, plutôt que certaines choses qu'il avait rencontré.

Finalement, ses pas l'avaient mené au Dead Dave's. Se rendre au Plaisirs Coupables n'était pas une bonne idée. Les pratiques de la bas avaient tendance a heurter sa conscience morale, et souvent, il faisait un peu de bordel. Et on en voulait pas, dans le club. Même si ce bar était aussi vampirique, il était plus tranquille. Moins de problème en perspective, même s'il connaissait peu le gérant. De toute manière, il ne voulait pas tailler bavette. Juste boire un coup.

Il alla s'asseoir au bar, sans enlever ses gants, il posa ses mains sur le comptoir, et y tapota doucement. Il se sentait fâché, et un peu deçu de lui-même. L'alcool saurait bien y remedier. Il attendit que quelqu'un vienne prendre sa commande, il n'était pas pressé.

( HRP : ne jamais dire ''qui m'aime me suive'' à Baltimore Browne ! What a Face

)

''Mais ma parole ... mais c'est mon petit camarade de tout à l'heure !''

Baltimore avait filé tout droit au Dead Dave's Bar après que sa rencontre dans ce cimetière pourtant tranquille en général lui ait définitivement coupé l'appétit, lui en instillant un autre qu'elle pensait contenter en abordant, dans un établissement autre que le sien, des clients qui la prendraient pour ce qu'elle n'était pas . Et dans ces cas-là, elle se disait toujours : pourquoi pas chez David ? Histoire d'éviter le périlleux : il y a longtemps que je n'ai pas vu David ... Elle était donc en grande conversation avec un motard qui n'en avait pas beaucoup mais sentait bon l'huile chaude et offrait de la tequila, lorsque le taciturne du cimetière entra au terme de ses petites flâneries .

''Merde, mais y m'a suivie ou quoi ?''

Bon, du calme . Elle était au fond de la salle et n'avait pas élevé la voix . Quant au motard, elle le rassura d'un sourire niais et il resta en place, même si il avait tourné la tête avec elle et deviné l'objet de sa réaction . ''Ton mec ou ton mac ?''rigola-t-il d'un air inspiré . Poète, va . Elle en avait déjà marre de ce ringard aux UV . Comme elle se taisait pour observer Kalÿce sans se faire prendre, et que le poète séchait déjà, leur belle petite conversation se tarit sur-le-champ .

Alors comme ça tu es peut-être un ami à Dave, toi . J'aurais jamais deviné . Bon, t'es peut-être entré par hasard, j'en sais rien ... mais un hasard comme ça c'est quand même pas bien net .

David était d'une humeur radieuse cette nuit là... Il souriait à tout va, et bien plus naturellement et sincèrement qu'à son habitude. Quand il vit entrer dans son bar cet homme qui avait l'air passablement énervé, il ne put s'empêcher de ne pas le faire trop attendre. Dave était curieux, et il voulait savoir ce qui n'allait pas chez Kalÿce pour qu'il vienne dans son bar. Le vampire n'ignorait pas qu'il n'était pas des siens, comme Baltimore d'ailleurs. Enfin, Dave ne s'était jamais formalisé à ce genre de choses, et était un vampire assez ouvert d'esprit.

Après avoir servi son fameux Crimson Dawn à un vampire au bord de l'ivresse totale, il se dirigea vers Kalÿce. Même son habillement était plus gai que d'habitude: au lieu de porter un veston et attacher ses cheveux avec un ruban de soie, Dave avait passé une petite chemise et un pantalon large taille basse, ce qui avait pour effet qu'on voyait le bas de son ventre si on se penchait assez par-dessus le bar. Ses cheveux quant à eux, étaient attachés en une demi-queue ondulée, et une mèche bouclée venait lui traverser le visage d'une manière délicieuse. Arrivé devant son client taciturne, il lui demanda avec une politesse frisant la gentillesse pure et simple:

" Je vous sers quoi? Ca ne va pas, on dirait... Que s'est-il encore passé? "

David pouvait dire ce qu'il voulait, le fait était qu'il adorait savoir ce qu'il se passait dans la ville. Une vraie comère... quoiqu'il ne racontait pas ce qu'on lui disait quand il s'agissait d'un véritable secret ou de quelque chose de plus important que la dernière tenue publique du grand maître de la ville. Dave s'appuya contre le bar, attendant que la langue de Kalÿce se dénoue.

La vie avait ses hauts et ses bas, David était assez vieux pour le savoir, lui qui avait passé plus de six cent vingt ans ici bas. Non pas qu'il s'en lasse... Son bar était un passe-temps formidable, d'autant plus qu'il adorait être entouré de monde, et aimait parler. Et si quelqu'un avait besoin de parler, c'était bien Kalÿce...

Admin Nombre de messages : 231 Age : 34 Date d'inscription : 16/08/2006

Décidément, Kalÿce était peut-être le seul qui passait une mauvaise soirée. Bien entendu, il n'avait en aucun cas remarqué Baltimore, plusieurs mètres derrière lui. Faire le tour des tables à son entrée dans un bar, n'était pas l'une de ses activités favorites. Bien que s'il eut su que la métamorphe se trouvait là, peut-être aurait-il tourné talons. C'était même sûr. Ce n'était pas spécialement flatteur d'exercer des envies perverses chez quelqu'un. Et frequenter des métamorphes, ca ne lui plaisait pas particulierement. Sans aucune connotation perverse, bande d'obsédés. Niveau rapport sexuel, le Clairvoyant avait fait table rasse. Nooon, un vrai prêtre celui là, pas vrai? Sauf que quand on dispose de ce genre de don, on évite mortellement tout contact physique. Sauf avec les personnes qu'on connait très bien. Depuis deux trois siècles quoi.

L'apparente bonne humeur de Dave le rendait d'autant plus morose. Il se sentait presque jaloux de leur bonheur à tous. La ville était calme. Pas d'envoyés du Conseil, pas de Nécromancien rebel, de batailles de clans bref...la paix. Joie. La ville est belle. Et lui...il ruminait dans son coin. C'était sûrement ce qu'il savait faire de mieux...
Evitant au possible de croiser le regard du vampire, il fixa ses vetements. Cela faisait des siècles qu'il était immunisé à l'hypnose, inutile de mettre en avant ce détail...Et inutile aussi de faire un usage malencontreux de ses dons. Puis bon, maintenant, le clairvoyant avait un problème avec les vampires. Du genre...sentimental. Derrière ces créatures immortelles, il voyait celle qui lui avait appartenu...et qui n'était plus. C'était vraiment la soirée déprime dis donc.

Dave appuyé contre le bar, Kalÿce y retira ses mains, restant en équilibre sur son tabouret, les yeux baissés. Puis il poussa un soupir. Il ne savait pas ce qu'il voulait. Faire, dire, commander à boire...dur dur la vie. Il devait repondre quelque chose au vampire. Et il ne pouvait même pas lui mentir. Omettre une partie de la vérité, ça, c'était autre chose.

"Un wisky...J'ai...de plus en plus de mal à me controler. Je ne sais pas quoi faire pour..."le" canaliser."

Radio Kalÿce bonsoir...et la prise d'alcool n'allait rien arranger. Tant pis, il survivrait bien à une soirée de beuverie. Même si ça n'allait pas spécialement calmer son pouvoir...Soupirant encore, il posa ses coudes sur le comptoir.

Mon Dieu . Et il n'avait encore rien bu !

Qu'est-ce qu'elle avait dit, elle, déjà, la première fois que le ''barman'' lui avait adressé la parole ? Oh, probablement qu'elle avait rougi . C'est bien connu, les rouquines, même avec le teint mat, ça rougit pour un rien ... et Dave n'était pas un rien . Vite, effacer cette pensée de mon cerveau .... ça ne regarde aucun indiscret de vampire dans l'assistance ... merci . Oui, ça lui revenait maintenant, elle avait suivi des amis de la fac, à l'issue de sa période de deuil après la mort de ses vieux dans la fusillade qui avait réduit le Lunatic Café en cendres ... Qui avait eu l'idée de venir dans ce bar ? Oh, Lizzie, probablement .

Comment l'avait-il appelée déjà ? la petite demoiselle . Alors ça, c'était un coup à perdre ses moyens, et proprement . Bien dix ans qu'on ne l'avait pas appelée comme ça, la ''petite'' Baltimore ! Elle avait marmonné quelque chose d'indistinct et d'un peu absurde, elle aussi ... à propos d'une robe noire, celle qu'elle avait ramenée au grenier la veille au soir, bien sûr, mais sorti de son contexte, c'était ... les autres avaient ri nerveusement ou détourné les yeux, et Dave ... elle n'en savait rien, elle avait tout simplement, sous le coup de l'émotion, effacé la réaction de Dave de sa mémoire .

Ensuite elle était revenue ... les vampires faisaient partie de sa petite investigation personnelle, le genre d'obsessions innocentes qu'on adopte le plus sérieusement du monde pour se refaire un masque potable après que le précédent ait été brutalement fracassé . Les vampires ont peut-être eu un rôle à jouer dans le massacre . Ou peut-être que certains auraient le pouvoir de l'aider à trouver un coupable . Un suffira amplement, pour ce que j'en laisserai . Elle était revenue, régulièrement, dans ce no man's land, où elle avait le droit de pénétrer, mais qui faisait déjà partie de chez eux . Elle se répétait qu'elle prenait des notes sur eux ... et elle les gravait tout entiers dans sa mémoire .

Son ouïe concentrée comme à la chasse sur la conversation qui avait lieu près de l'entrée, elle balaya d'un geste impatient le motard qui l'en distrayait par une remarque sans intérêt . Il haussa les épaules : ça lui allait, de toute façon ... et entreprit de lui faire du genou sous la table . Le deal était correct . Baltimore s'adossa tranquillement à la banquette et se laissa tripoter, tous ses sens obnubilés par la scène qui accaparait son attention .

David fronça les sourcils quand Kalÿce lui répondit. Il avait du mal à le canaliser? Voilà quelque chose qui étonnait beaucoup Dave. Kalÿce était pourtant assez puissant pour être à l'abri de ce genre de désagréments... et bien apparemment, non. David le voyait peut-être dans un moment de faiblesse, si fréquent et pourtant toujours aussi douloureux, même s'il n'est ni grave, ni durable. Quant à Radio Kalÿce, David de Sainte-Croix voulait bien l'écouter.

Il réfléchit à quelque chose d'intelligent à dire à Kalÿce, pendant qu'il lui servait son whisky. Pas trop grand non plus, il ne voulait ni voir son client raide bourré en moins de deux, et ne voulait pas non plus voir la bouteille mourir sans s'être passablement bien rempli les poches. Business is business. Finalement, il posa le verre devant Kalÿce, et après avoir jeté un oeil à la salle - et repéré cette allumeuse de Baltimore - il lui répondit:

" Restez zen, calmez-vous et tout ira mieux. Je parie que ce n'est que passager, ne déprimez pas pour si peu. "
Il lui sourit doucement, faisant inconsciemment jouer de son charme irrésistible pour redonner le moral à Kalÿce. Non pas qu'il s'en souciât réellement évidemment... mais Dave avait ce côté bon samaritain complètement indécrottable.

Le barman fit discrètement glisser son regard sur Baltimore Brown, qui était assise non loin. La fille de chacal! Elle espionnait la scène, et David se demandait bien pourquoi. Il n'avait pas vraiment confiance en les Métamorphes, mais il avait toujours pensé qu'entretenir de bonnes relations avec Balti était limite indispensable. Alors bon, David se retenait quoi. Il la laissait venir dans son bar sans plus de questions, et elle en profitait pour espionner allègrement son clan. Bravo!

L'attention du vampire se reporta assez rapidement sur Kalÿce, avant qu'il entende la voix d'un autre client qui lui réclamait un cocktail. Il le servit en vitesse et revint se planter devant le clairvoyant dépressif.

Admin Nombre de messages : 231 Age : 34 Date d'inscription : 16/08/2006

Kalÿce regrettait déjà d'avoir ouvert sa grande gueule de depressif. Pas qu'il ne faisait pas confiance à David pour garder son secret mais...dans les bars à vampire, tous le monde est tout ouïe. Et s'il continuait à palabrer, la moitié de la salle pourrait être au courant de ses problèmes, et tout cela pourrait remonter jusqu'à des oreilles inamicales. Le Clairvoyant soupira encore, alors qu'on lui servait son whisky. Il regrettait presque déjà de l'avoir commander. Il n'était pas raisonnable. C'était peut-être pour ça, que la situation lui échappait...

Les paroles du vampire ne lui remontèrent pas le moral d'un iota. De toute manière, s'il avait voulu vraiment être remotivé, Kalÿce aurait été chez le psy. Vous le payez grassement, il vous ecoute, vous sourit, et quand vous sortez, vous vous sentez mieux: quelqu'un d'autre partage vos problèmes. Joie. Secouant la tête sans rien dire de plus, il attrapa son verre. Il n'avait toujours pas croisé le regard de David, et se contentait de garder le visage baisser. Le charme qu'il exercait au travers de sa voix était déjà suffisemment douloureux. Completement inefficace, on n'la fait pas à un humain de plusieurs siècles bien sûr, mais douloureux quand même...

Il enfila son verre sans autre forme de procès, et voyant le vampire s'eloigner un instant, il fouilla dans sa poche, un bref moment, et en tira un billet, qu'il déposa sur le comptoir. David allait bien revenir, ecouter les problèmes des autres, c'était son truc. Dans le sens où il se procurait une mine d'infos, bien sûr.

Pivotant sur son tabouret, le clairvoyant se tourna vers la salle, en attendant. Le coude appuyé au bar, les yeux dans le vague, il laissa son regard voyager de proche en proche, le long des tables...jusqu'à LA voir. S'il n'avait pas été aussi bien appuyé, il en serait sûrement tombé. Ses doigts se crispèrent machinalement, et il descendit de son siège au retour de David. Poussant le billet vers lui, il croisa son regard, sans que rien ne se produise pourtant, la colère étant parfois un bon moyen de contrôle sur ce genre de pouvoir...
La fille de!! Qu'est ce qu'elle faisait là, hein?...Il ne l'avait pas vu entrer, ce qui signifiait qu'elle était arrivée avant lui mais...après l'épisode du cimetière, il en avait par dessus la tête des gonzesses.

"Je vais y aller. J'avais oublié que ton bar recelait une mine d'oreilles indiscretes, dont certaines malheureusement connues. A plus tard, sûrement."

Hé mais oui mais NON ! Le laisser fuir, et aller finir la soirée dans une boîte plus chaude avec cet entreprenant collègue motard, et là-bas se retrouver encore nez à nez avec ce type bleuâtre et déconcertant, et ainsi de suite jusqu'au jugement dernier ? Non, c'était elle qui cédait la place, cette fois ! D'abord elle n'avait rien à faire ici .

Baltimore toute à son activité d'espionnage n'avait pas pris garde à la main de son camarade de beuverie, qui remontait désormais allégrement dans le pli de son short court ; avant même de comprendre ce qu'elle faisait elle lui retourna une baffe magistrale qui laissa sur la joue du mec quatre sillons sanglants . Il digéra les étoiles un instant, puis se passa la langue sur les lèvres . Baltimore pouvait à peine y croire : il aimait ça, en plus . Bon, raison de plus pour débarrasser le plancher, ça devenait carrément glauque dans le secteur .

''Désolée, c'est parti tout seul,'' dit-elle ( sincèrement . Pourquoi pas ? ) ''Je te paye les conso pour me faire pardonner . Bon, j'y vais . A plus .''

Par chance, il était toujours scotché par l'impact, et aussi muet qu'un poisson mort depuis une semaine . Intéressant trait de caractère, mais à part ça il lui sortait vraiment par les yeux maintenant . La monnaie sonna contre la table et secouant sa crinière fauve la grande fille s'éloigna vers la sortie de sa rapide démarche élastique . Elle n'avait pas non plus eu l'intention de faire si bruyant avec la monnaie . Ohlà; c'est pas le meilleur endroit pour te réveiller, bestiole . Qu'est-ce qui me met dans cet état ? C'est soit ce que j'ai bu, et ça m'étonnerait, pour une tequila et demie, soit cet abruti, soit le joyeux drille aux gants de chirurgien allergique, soit Dave . Bon, on oublie cette question débile, et c'est parti pour de nouvelles aventures . Tiens, je vais aller voir au bar comment les travaux avancent .

''Restez donc, je serai mieux à l'écurie,'' souffla-t-elle au type du cimetière en passant près de lui . Elle se maudit pour ce ton sarcastique et amer qui lui aussi venait directement de sa Bête frémissante sous sa peau . ''Je veux dire, vous êtes à votre place ici . Et moi j'ai du travail au Lunatic .''
Ces derniers mots s'adressaient à David, mais ...

Peut-être qu'il avait entendu parler de la fusillade meurtrière . A moins qu'il n'ait passé du temps dans un cercueil, il en avait eu des échos .
Peut-être que ce pouvoir qui le rendait si timide à retirer ses gants pourrait quelque chose pour elle .
Peut-être qu'à l'occasion il passerait juste la saluer . Juste lui dire que son problème, quel qu'il soit, s'était enfin résolu . Rien que ça, ça suffirait à Baltimore . Bon, là, il était vraiment temps d'aller prendre l'air !

Dave se demandait vraiment si Kalÿce allait partir si tôt. Quel dommage, il n'aurait pas pu en savoir plus sur cette sombre histoire qui tracassait le clairvoyant. Tant pis. De toute manière, David de Sainte-Croix tenait un bar, et c'était l'un des meilleurs moyens de s'informer sans attirer l'attention. Baltimore avait pris également cette habitude, à la différence près qu'elle n'était pas des plus discrètes, elle. Dave l'avait en effet remarquée, et se demandait vaguement si ses charmes d'incube vampirique avait un quelconque effet sur une métamorphe telle qu'elle. A la voir, on aurait pu la comparer à une de ces jeunes filles en émoi à leur premier concert. Qu'elle rêve! Comme si elle croyait avoir la moindre chance...

Kalÿce rappela David à lui en affirmant que le temps était vraiment venu de partir. C'est à ce moment que Dave remarqua un mouvement du côté de Balti, qui se leva. Elle arriva rapidement au bar et annonça qu'elle partirait à la place du clairvoyant, non sans lui payer les consos au passage.

* Bon débarras ! >< Spèce d'espionne! *

Mais Baltimore n'était pas encore partie, et elle parlait maintenant pour David. A vrai dire, il n'y fit pas vraiment attention, et ne l'écouta que d'une oreille. Qu'elle s'en aille, elle mettait un bon client mal à l'aise! Et puis, finalement, la silhouette de Baltimore Brown disparut du Dead Dave's, et son patron put enfin se tourner de nouveau vers Kalÿce, prêt à mémoriser n'importe quelle nouvelle information importante. Il était comme ça Dave... un vrai psychologue, avec le secret professionnel en moins.

" Alors, maintenant qu'elle s'est barrée, tu vas pouvoir rester non? Ou suis-je vraiment si laid que ça à regarder? "

David sourit doucement, fier de sa plaisanterie. Evidemment qu'il était beau. Tout le monde le savait, et lui en premier. Mais il ne voulait pas perdre deux clients coup sur coup... ça avait le don de le démoraliser complètement ce genre de choses.

Admin Nombre de messages : 231 Age : 34 Date d'inscription : 16/08/2006

Partie. Partie! Même les plus petites choses savaient le contenter. Ou tout du moins, le soulager. La distance qu'elle avait mis entre eux, alias la porte, le confortait. Elle ne l'espionnait plus. Elle ne le voyait plus, bref, ils n'avaient plus rien à voir ensemble. Et il esperait que ce soit pour très, très longtemps. Du coup, Kalÿce se rassit. Tapotant du bout des doigts sur le comptoir, il adressa le quart d'un demi sourire à David, le tout gêné, sans croisez son regard.

"Tu sais bien que non, au contraire."

Peut-être même un peu trop au goût du Clairvoyant. C'était l'impression qu'il gardait de pas mal de Maîtres Vampires. Ils étaient trop...quelque chose pour être réel. Ils en devenaient éffrayants, quelque part. Mais ça, il était loin de le dire au barman. Il se contenta de replongez dans son mutisme habituel, qui lui servait surtout à la reflexion. Il pensa qu'il était le seul à se causer des problèmes. A force de rester sur le qui-vive, et tenir le monde à bout de bras, il ne s'en sortirait pas. Tôt ou tard, il devrait s'habituer à être ce qu'il était devenu. Et pas se défendre bec et ongles dans l'espoir que tout redeviendrait comme avant.

"Tu me sers un truc plus fort?"

Son sourire se fit un peu plus franc cette fois, et, calmé, il croisa les yeux de David...et il ne se passa rien. Ou pas grand chose. Bref, il contenait son pouvoir, et le vampire se contentait de degager cet habituel parfum d'irrestible. Tout était au moins.
Attendant son verre, l'humain repensa à Baltimore, allez savoir pourquoi. Enfin, pas vraiment à elle, mais à ce qu'elle lui avait dit. Elle avait parlé du Lunatic. Ce n'était pas trop étonnant pour un métamorphe de connaître cet endroit.
Lui-même n'y avait jamais été. Il n'aimait pas trop l'aura agressive que degageais les garous. Surtout un peu excités. Et souvent, leurs histoires dégéneraient. Vite.

"Cette fille...elle bosse au Lunatic?"

A se rappeler, il avait entendu parler de ce bar à cause d'une fusillade qui y avait eu lieu. Il eut un bref haussement d'épaule caracteristique chez lui de la pensée 'ce ne sont pas tes affaires'. Et c'était vrai. Il n'était pas de la BIS, et il ne fourrait pas son nez dans les problèmes des autres. Pas plus qu'il ne mettait ses pouvoirs à leur disposition. Il ne faut pas rêver.

Hippolyte ne put que sourire en voyant que Kalÿce était de nouveau à l'aise, et plus calme. Tout cela grâce à la fuite de Baltimore? Quelque chose avait du se passer, et David aurait bien vouloir savoir quoi, mais il ne le demanda pas. Cela ne servait de rien, car Kalÿce ne le lui aurait jamais dit. Et puis il aurait éveillé un soupçon, certes justifié, mais gênant. David se tut donc et laissa l'homme le complimenter sur sa beauté, bien que la flatterie fut cynique et implicite. Dave adorait ce genre de compliment, car il était toujours pensé, et il était bien plus véridique et sincère que les autres flatteries que son oreille pouvait recueillir à longueur de nuit.

Mais Hippolyte était loin de penser qu'en fait, Kalÿce trouvait cette beauté tellement irréelle qu'elle en devenait effrayante. David avait toujours aimé ce genre de choses, celles qui nous intriguent parce qu'elles nous font peur. C'était en partie pour cela qu'il n'avait pas bronché quand William l'avait engendré. Evidemment, c'est seulement après qu'on prend conscience que plus jamais notre apparence ne changera, que pour survivre il allait falloir tuer d'innocents humains, que la lumière du jour allait nous être totalement prohibée. Chaque vampire avait trouvé quelque chose pour passer ce cap, et dans le cas de David c'était plutôt simple à deviner. Ce 'quelque chose' se résumait à un nom: William Silverchest.

Voilà que David se perdait dans ses pensées, comme d'habitude. Il en fut sorti par son illustre client, qui lui demanda une boisson plus forte. Hé bien, ça n'allait vraiment pas! Hippolyte haussa un sourcil d'un air plutôt inquiet et prépara un autre cocktail bien plus fort: le célèbre TGV français (Téquila Gin Vodka). En insistant bien sur la vodka. Il le tendit à Kalÿce après y avoir ajouté un peu de glace. Il ajouta alors avec un sourire:

" Hé, interdit d'être malade, d'accord? "

Il avait cet air condescendant et profondément inquiet pour Kalÿce, ce qui n'était pas si hypocrite: il se demandait vraiment si l'homme n'allait pas faire quelque chose d'inconsidéré, ou s'il déprimerait comme ça longtemps. Le Clairvoyant lui demanda alors si Baltimore bossait au Lunatic, avant de hausser les épaules comme pour dire 'bah au final je m'en tape'. David lui répondit pourtant:

" Ouais, c'est la gérante. M'en demande pas plus, je suis pas du genre à aller squatter son bar. Je me demande même quelle folie la conduit parfois ici. "

* Enfin elle est pas si gênante... *

Jusqu'elle espionnait parfois, ce qui était un peu plus embêtant. Mais David ne lui en tenait pas rigueur plus que ça. S'il avait voulu la voir partir tout à l'heure, c'était surtout parce qu'il voyait que Kalÿce n'allait pas bien, et que la présence de Baltimore y était pour quelque chose. Dans le fond, on pouvait même dire qu'Hippolyte aimait bien Balti. Dans le fond. ^^

Admin Nombre de messages : 231 Age : 34 Date d'inscription : 16/08/2006

Il pensait ENCORE à Baltimore. Mais c'était quoi, cette obsession pour cette gonzesse, hein? Sûrement pas de l'amour. Il ne croyait pas au hasard. C'était bien le fardeau des Clairvoyants, ça...toute rencontre avait un but. Et deux fois dans la même soirée, c'était beaucoup. Ca n'avait rien de physique. Etre avec des métamorphes c'était bien. Il en savait long à ce sujet. Mais il fallait aimer le goût du risque. Et aimer avoir des putains de flashs tout au long de la relation.
Avec Lucil, et Annys, ce problème avait très vite été reglé...bref. Il était en train de penser à des choses qui allait vite le faire deprimer. Mauvaise idée.

Kalÿce retourna son attention vers David. Oui. Se concentrer. Euh non. Inutile d'avoir des visions maintenant. Et Dave le prendrait sûrement mal, de savoir sa vie privée connue d'autrui. Les vampires ont toujours des tas de choses peu reluisantes à cacher. Le coude nonchalemment appuyé sur le bar, il regarda en préparation son futur TGV. A l'occasion, il aimait bien ça. La gueule de bois le lendemain non, certes. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie. Il y a une compensation égale à chaque chose. Ce qui était plutôt logique. Il attrapa son verre une fois servi.

"Ne t'inquiète pas. Puis je te fais confiance. S'il m'arriverait quelque chose, tu prendrais soin de moi, non?"

Et il avala une ou deux gorgées, l'air mi-figue mi-raison à l'intention de David, savoir quelle serait sa réaction...Le clairvoyant reposa son verre, la gorge dejà brûlante. Il savait qu'il y avait encore du chemin à parcourir, alors il ne craignait vraiment rien...Hochant la tête, il écouta les paroles du vampire au sujet de Baltimore. Proprio du Lunatic, hein? Ce n'était pas très étonnant, à y reflechir. Il devait y avoir une sacré ambiance là bas, en fait, avec cette fille...Bah, du moment qu'ils ne devoraient pas les humains, lui s'en moquait. Et même si c'était le cas, ce n'était pas ses oignons.

"Ca ne m'etonne pas trop. Je l'ai rencontré au cimetierre. Elle...gobait des oiseaux."

Il ne précisa pas plus la raison pour laquelle il s'y trouvait, en pleine nuit. C'était en tout cas plus honorable que ce pourquoi elle y était venue. Non mais.

Une fois n'est pas coutume, un nouveau gentil client avait décidé de faire un petit tour au (charmant) bar de monsieur Dave. Encore un insomnieux. Hé oui, à croire que le marchand de sables ne passait jamais à St-Louis, même après le coucher du soleil. Au moins, ça faisait de l'animation en plus. Même si ce n'était pas ça qui manquait...

L'individu venait donc d'entrer dans le bar, rejoindre tous ceux qui s'y trouvaient déjà. Il n'avait pas choisi une tenue voyante. Enfin. Pas TROP voyante du moins. Que du noir. Ce n'était pas du plus original certes, mais on peut difficilement jouer les discrets avec de l'orange fluo. Une jupe longue, serrée en serviette autour de la taille, par dessus un pantalon en cuir. Un gilet, manches longues, ouvert simplement au niveau du nombril. Des gants en cuir noir, et deux petites bottines. Oh, et une casquette aussi. Niveau ceintures, il s'était modéré. "Seulement" deux autour de la taille. Ainsi, Valariel -car c'était lui- fit quelques pas en silence. En silence, et avec grâce. Très importante, la grâce ! Quand on a une allure féline et une grande souplesse, il faut bien en profiter, non ?
Tandis que le bras droit pendait avec nonchalance, le bras gauche était plié de telle sorte à ce que les doigts de sa main gauche puissent caresser ses lèvres. Lèvres maquillées en noir. Les yeux du petit incube avaient vite fait le tour de la pièce pendant qu'il s'était avancé. Ainsi, sa main glissa petit à petit le long de sa joue, jusqu'à atteindre ses cheveux détachés. Il s'apprêta à saluer tout le petit monde en brandissant sa casquette, mais finalement, il opta pour un simple mouvement de la main. Vous savez, le genre où l'on pose l'index sur le front, le pouce tendu, les autres doigts repliés, d'un air de dire "Hé" !

Bref, faire sa petite mise en scène, c'est bien joli, mais l'incube n'était pas venu (uniquement) pour ça. Il n'avait rien à faire cette nuit-là, pas de spectacle à donner. Alors autant qu'il aille se trouver une quelconque compagnie quelque part. Et pourquoi pas au Dead Dave's ? Il n'y allait pas souvent, mais ce n'était pas si mal comme bar. Autant en profiter alors, maintenant qu'il avait un peu de temps devant lui. Et puis, il pourrait toujours commander un verre, et se trouver ainsi une excuse pour rester un peu de temps dans ce lieu. Et utiliser ce prétexte pour parler un peu avec le barman, ou quelqu'un d'autre. S'occuper comme il pouvait, quoi.
Seulement voilà, deux petits problèmes se posent. D'abord, il ne savait pas quoi commander, et ensuite, il ne savait pas vraiment de quoi il pourrait parler. Sûrement pas de la pluie et du beau temps, non ! Misère, misère... et comme il n'y a jamais deux sans trois, un troisième hic vient s'ajouter au reste. Il remarqua très vite le barman, Dave, en pleine conversation avec ce qui pourrait très bien être un client. Client qu'il ne devait pas connaître.

*Hum. J'arrive au mauvais moment...* pensait alors le vampire. *... mais d'un côté, ce n'est peut-être pas plus mal.*

Car l'avantage de cette situation, c'est qu'il pourrait se trouver le temps nécessaire pour réfléchir à une solution pour les deux questions qu'il se posait. Il attendrait que tous deux aient fini de discuter, et pourrait ainsi se tenir à l'écart, sans passer pour un muet ou pour le sauvage du coin. Bien, bien, bien...
Il se dirigea vers le comptoir -toujours avec grâce siouplaît- et s'installa assez loin du client concerné. Non pas que Valariel cherchait à le fuir, bien au contraire, il ne voulait surtout pas le gêner. Et puis, il ne voulait surtout pas se mêler trop vite à eux. Il ne savait pas de quoi il parlait, et vraiment, il ne voulait pas le savoir. Il s'assit donc, étalant le bras droit sur le comptoir, et plaqua la main gauche contre la joue, tandis que le coude gauche était posé également sur le comptoir. Une pose négligée quoi. Il remuait les doigts de la main droite avec délicatesse, comme pour caresser le bar. Là, il faisant de nouveau le tour du bar avec le regard, d'un air rêveur, jetant par moments un oeil sur Dave pour voir où il en était.

Hippolyte aimait beaucoup être derrière son bar. Servir ses cocktails spéciaux, écouter les gens, glaner quelques infos par ci par là, apprendre des nouvelles et autres ragots... Et là, on aurait pu croire que Kalÿce le déprimait avec ses histoires, mais c'était bien tout le contraire. En fait, David aimait qu'on lui raconte ses plus intimes malheurs. Evidemment, le jour où ça l'arrange particulièrement, il n'hésitera pas à profiter des faiblesses connues des autres. Il espère juste qu'il n'aura jamais à faire ça, peut-être...

Mais que dire du cas où c'était l'autre qui connaissait ses moindres faiblesses? La seule personne qui ai jamais pu connaître tout de lui - sans vraiment y avoir réussi cela dit - n'était plus de ce monde, et n'aurait jamais fait de coup aussi bas. L'idée que Kalÿce utilise ses dons pour voir des bribes du passé de David ne lui effleurait pas l'esprit, et tant mieux, car c'était la dernière chose qu'il voulait. Il préférait encore raconter sa vie directement et de son plein gré plutôt qu'on vienne lui tirer les vers du nez à son insu.

Enfin, la question ne se posait pas, vu que Kalÿce respectait ce choix, et ne voulait pas voir le passé du Maître Vampire. Ce dernier lui prépara son verre, un cocktail d'alcools forts et précisa en le lui donnant de ne pas être malade. Ce à quoi Kalÿce répondit avec humour que de toute manière, David prendrait soin de lui. Le vampire sourit gentiment et répondit:

" Je n'en serais pas si sûr à ta place... "

Il fit une moue inquiétante, presque dangereuse, avant de rire franchement. Evidemment qu'il n'allait pas laisser un client malade dehors! Il allait en prendre soin, cela faisait presque partie de son devoir non?

" Evidement que oui! Tu me prends pour qui? Un de ces jeunes vampires sauvages sans plus aucune trace de comportement civilisé? "

David rit encore un peu, puis vit alors un autre Maître Vampire Incube entrer. Un frère en quelque sorte. Et en tant que tel, impossible qu'il ne le connaisse pas. Valariel. Il n'avait pas vraiment l'occasion de le voir souvent, alors le voir passer la porte de son établissement, quoi de mieux pour alléger l'ambiance. Le barman sourit largement et le héla à travers le bar:

" Valariel! Pourquoi tu viens pas plus près? "

* Il a peur de Kalÿce ou quoi? *

C'était bien vrai que certains vampires avaient peur des non-vampires qui osaient fréquenter le Dead Dave's, mais bon, là il n'y avait vraiment rien à craindre! Kalÿce n'avait jamais mangé de vampire! Enfin, David l'espérait.

" Alors, quoi de neuf! On a pas trop le temps de se voir j'ai l'impression... Pourquoi tu nous ferais pas un petit show? "

Hippolyte, pour être tenancier d'un bar, savait exactement quel métier exerçait Valariel. Il lui sourit gentiment, avant de se souvenir du pourquoi ce dernier était entré:

" Oh, pardonne-moi, j'oubliais presque les politesses... Tu veux boire quoi? "

Un autre sourire radieux éclaira le visage de David. Il ne manqua pas de le montrer un peu à Kalÿce, comme pour communiquer sa bonne humeur. Peut-être que ça marcherait qui sait... En tout cas, voir l'humain dans cet état là, David n'aimait pas trop...

Admin Nombre de messages : 231 Age : 34 Date d'inscription : 16/08/2006

Kalÿce était en effet très loin de vouloir utiliser ses pouvoirs sur le vampire. Il y aurait tous les interets du monde, sauf sa santé mentale, en réalité. Le terme exact serait qu'il retenait ses dons, plus précisément. Et ce autant que faire se peut. La clairvoyance est toujours une capacité des plus ingrates. Elle vous apporte le savoir autant que la souffrance, la douleur, et la mort. Vous ne la controlez pas. C'est elle, qui vous controle. Sauf quand on a quelques centaines d'années derrière nous. Dans ce cas là, on s'en sort un minimum. Kalÿce n'avait jamais entendu parler de vampires disposants de la Clairvoyance. A sa connaissance, il était alors la personne qui avait le plus d'experience à exercer ce don. Fairies mises à part. Mais il ne fricotait pas avec ce genre de créatures. Leurs pouvoirs n'étaient pas comparable, et le rapport de force entre ce genre de personne est toujours...douloureux.

Bref. Posant son verre sur la table, il observa d'un oeil perçant la moue inquietante de David. Une seconde. Deux seconde. Sa main gauche s'était bizarrement perdue près de sa cuisse, et de son holster. Il ne craignait pas que le vampire fasse quelque chose d'inconsiderer. Mais malgré tout le semblant d'amitié qu'il portait à Dave, il frequentait les vampires depuis trop longtemps pour leur faire confiance.
La tension retomba avec le rire de ce dernier. Kalÿce se contenta de sourire. Il rattrapa son verre, et le termina.

"Merci. Je vais tout de même eviter de rouler sous ton bar. Ca n'aiderait pas mon image de marque."

Le Clairvoyant perçu la présence du Maître Vampire avant même que David le hèle, et sans descendre de son tabouret, pivota le buste dans sa direction. Puis l'observa. La première chose qui le frappa, bêtement, fut qu'ils avaient la même pair de gants. Ensuite, il conclut qu'il ne le connaissait pas. Encore un...Décidement, il était vraiment étranger à cette ville, à cette communauté. Il retint un soupir. De l'eau coulerait sous les ponts avant qu'ici, il se sente chez lui.

Même si Dave semblait le connaitre, l'autre ne lui inspirait que mefiance. Il ne se fiait qu'à son propre jugement. Et surtout pas aux premières impressions. A la mension du "petit show" le clairvoyant se douta que le denommé Valariel devait être un strip teaseur, ou quelque chose dans ce goût là. Les vampires faisaient souvent ce genre de chose. Cela les eclatait. Et les mortels tombaient complètement sous leur charme. Les humains étaient tellement...niais, aussi. Ils ne voyaient que le charme, le désir, l'atmosphère qui s'elevaient grace aux mouvements d'un corps. Plop. Kalÿce avait vu les choses les plus belles qui pourraient lui être donné de voir. Et les pires aussi. Alors les strip teaseurs...
Il respectait toutefois les choix de chacun. Au sourire de Dave, il repondit par un simple hochement de tête.

"Je ne vais pas tarder. J'ai encore des choses à faire."

Et ce n'était pas un mensonge. Juste une déformation de la vérité. Ces choses pouvaient attendre. Il n'avait même pas besoin de les faire. Et peut-être ne les ferait-il même pas. Retourner au cimetière ne lui disait rien. Enfin, il verrait. Il repoussa son verre vers le vampire, et hocha simplement la tête à l'intention de Valariel, puis s'appreta à se lever.

*Oups !*

Sorti de ses songes et de son intense réflexion, le Valariel jura intérieurement d'avoir été interpellé par Dave avant d'avoir pu trouver la moindre réponse à l'une ou l'autre de ses questions. D'un autre côté, il était plutôt ravi que le Dave l'ait remarqué. Même si le contraire aurait été peu probable, pour ne pas dire impossible, en vue de son accoutrement... ainsi, il tourna subitement la tête quand il entendit son nom. Il eut un petit sourire gêné, mais néanmoins ravi, quand le barman lui demandait pourquoi il s’était installé loin de l’humain, avec qui il discutait quelques instants plus tôt. Gêné parce qu'il aurait pu tout simplement attendre un peu avant de s'asseoir, ou même avant d'entrer.
Mais au moins, si c’était Dave qui prenait la parole, alors ce serait à lui de trouver un sujet de conversation. De ce fait, on pouvait rayer cette question de la liste des préoccupations de Valariel. Ce dernier n’eut pas le temps de répondre à cette première question que deux ou trois autres venaient l’accompagner. Le sourire de l’incube s’élargit alors, pour se faire plus sympathique, et plus confiant. Il prit enfin la parole, glissant sa main gauche dans le dos de son cou, comme pour le masser.

"Et bien... je pensais simplement que tu étais occupé, je voulais attendre un peu."

Voila, l'excuse était faite ! Elle n'avait pas servi à grand chose, mais tant pis. Remarquant que le client s'apprêta à se lever, comme son "je ne vais pas tarder" pouvait le laisser sous-entendre, il avait peur d'être réellement arrivé au mauvais moment. D'autant que cet individu n'avait pas particulièrement l'air dans son assiette. A moins que ce ne soit journalier... enfin, Valariel ne se sentait pas concerné par ses éventuels problèmes. Mais dans le doute, il valait mieux faire celui qui pensait un peu aux autres. Par contre, essayer de le retenir serait une TRES mauvaise idée, surtout s'il avait vraiment quelque chose à faire. Dans ce cas, autant lui souhaiter une bonne fin de soirée, avec le sourire. Ce serait toujours ça.

"Bonne fin de soirée, si vous partez maintenant !"

Bien. Cet individu n'était sûrement pas le genre à traîner dans les boîtes de strip-tease, à première vue. Mais c'était un client de Dave, peut-être même un ami, alors il valait mieux ne pas lui donner une mauvaise idée des fréquentations de son bar. D'autant que Dave était lui aussi un incube, et donc quelqu'un de la famille, en quelques sortes. Maintenant que Val avait fait son B.A.BA de la soirée, il s'apprêta à reprendre la conversation qui naissait entre lui et le barman, en profitant pour se rapprocher. Bon alors, qu'avait-il demandé déja... ah oui ! Quoi boire ! Oula, dure situation pour notre pauvre incube, il devait répondre ! Et tout de suite ! Et suuurtout, ne pas faire l'indécis !

"Alors, déjà, j'aimerais uuun..."

Un quoi ? Aïe aïe ! Valariel avait l’impression d’être un étudiant qui avait révisé son contrôle au dernier moment, et qui ne savait pas quoi répondre à la question posée. Il entrouvit légèrement la bouche en prolongeant le "uuun"... posa l'index sur la lèvre inférieure, d'un air de dire "mince, je l'ai sur le bout de la langue"... leva les yeux au plafond, comme si le mot recherché s'y baladait joyeusement... et sortit le premier qui lui passa par la tête, comme un éclair !

"Un martini, s'il te plaît !"

Parfait ! Même le "s’il te plaît" ne manquait pas à l’appel. Notre Valariel s'était sorti sans dommages de cette situation périlleuse, il pourrait maintenant reprendre le fil de la conversation sans grande difficulté. Grand bien lui fasse ! Pendant que Dave prenait sa commande en compte -à moins qu'il ne soit interrompu, entre temps, par une chose ou une autre, bien entendu- il continuait de lui parler, sur un ton plus sûr. Même s'il s'était vraiment efforcé de ne pas jouer les paniqués, quelques secondes plus tôt. Avoir la classe est un devoir de vampire, tout de même !

"C'est vrai que ça fait une éternité que je n’ai pas remis mes vieux os dans ton établissement. J'ai été un peu débordé ces derniers temps, et j’avoue que je n'avais pas la tête à sortir de mon trou, quand j'en avais l'occasion."

Enfin, il disait ça, mais ça ne l'empêchait pas de se trouver de la compagnie de temps en temps pour l'accompagner, dans ce qu'il appelle son trou. De toutes évidences, il préférait cette méthode pour se sustenter à la traditionnelle. Et comme il ne voulait pas mourir de soif...

"Mais pour ce qui est du show..." dit-il avec un petit rire amusé, "Je suppose que tu n'as pas besoin de ça pour ameuter quelques clients de temps en temps, je me trompe ?"

Si Valariel semblait gêné pour ne pas s'assoir directement près de Dave, Kalÿce semblait gêné que ce dernier le héla... Mais pourquoi les gens ne pouvaient pas être tous ensemble ce soir? Bon, hé bien si cela était inévitable... David lança un sourire un peu embarrassé à Kalÿce et le salua:

" A la prochaine alors! Bye! "

Il ne restait donc que Valariel, même si ce lot de consolation n'en était pas vraiment un: ils allaient pouvoir s'échanger les dernières nouvelles, car cela faisait maintenant une belle plombe qu'ils ne s'étaient pas parlé. Hippolyte admira le strip-teaser choisir sa boisson avec un sourire. On aurait dit un gosse devant un immense assortiment de chocolats, tous plus alléchants les uns que les autres. C'était amusant comme une personne âgée de plus de deux ou trois siècles pouvait garder cette apparence fragile et innocente, propre à un enfant. Mais Dave fut bientôt sorti de ses pensées, car Valariel trouva enfin quelque chose à boire.

" Okay! "

Le barman le lui prépara rapidement, y mêlant ces gestes si professionnels qui avaient le don d'amuser la galerie. Puis, avec un sourire, il posa le verre devant Valariel. Gardant toujours cette même expression Hippolyte écouta la douce réponse à sa requête plaisantine. Apparemment, Valariel n'était pas vraiment chaud.

" Non je n'en ai pas besoin, mais bon... ça ne fait jamais de mal de voir une belle plante s'effeuiller en rythme! "

David? Draguer? Oh non, ne vous méprenez pas! Il s'agissait là de son langage standard pour parler d'incube à incube. A vrai dire, ça l'amusait beaucoup d'être ce qu'il était devenu, l'expérience en plus. Jouer sur le désir des humains, les sentir à sa merci, complètement innoffensifs et comme hypnotisé par un charme passablement médiocre parfois... Ca c'était vraiment amusant!

" Alors quoi de neuf? Et ne me réponds pas 'rien', parce que ça fait vraiment longtemps qu'on s'est pas vus, alors on a certainement des trucs à raconter! "

David sourit à nouveau, puis rit doucement alors qu'on lui commandait un cocktail spécial. Délaissant l'espace d'un instant son attention de Valariel, il prépara le verre et le posa devant le client qui le lui avait réclamé. Voilà, en moins de deux minutes, David était de nouveau à Valariel.

Valariel admira le barman lui préparer sa commande comme il avait si bien l’habitude de le faire, le remerciant d’un hochement de tête, avec le sourire. Sourire qui ne mit pas longtemps à s’élargir, jusqu’à en dévoiler légèrement ses canines, quand il entendit le "compliment" de Dave. Il adorait vraiment la façon que ce dernier avait de s’exprimer. Il n’ignorait pas qu’il était un incube, lui aussi. Il haussa les épaules d’un air de dire "Je verrai ce que je peux faire !" puis entendit la question qui revient toujours dans une conversation : "Quoi de neuf ?". Il voulut répondre "rien" mais le barman lui interdit cette réponse avant même qu’il n’eut le temps de desserrer les mâchoires. Il n'aurait pas droit au joker cette fois...

Il accompagna son rire puis s’apprêta à réfléchir à la réponse qu’il allait donner. Il murmura un "Hmmm..." en posant la main sur son menton, tandis que Dave partit servir un quelconque cocktail à un autre client. Ca lui laisserait un peu de temps pour se demander ce qu'il pourrait répondre. De sa main libre, tout en y réfléchissant, il s’amusait à faire glisser son index sur le rebord du verre. En moins de deux minutes, Dave était déjà de retour. Il lui sourit avant de lui répondre ce qu'il lui passa par la tête.

"Beeen... c’est sûr, je ne dis pas rien ! Mais rien de très important, rien de vital. Quelques séances par-ci, quelques broutilles par-là. Rien de spécial quoi."

Bon, en y réfléchissant, Val se rendit compte que c'était simplement un "rien" qui tenait en plus d'un mot, ce qu'il avait dit. Ca n'irait pas comme réponse, il fallait en trouver une autre. Mais avant, il se décida à prendre son verre pour en boire une gorgée. Après quoi, il plaqua sa main libre contre la bouche en fermant les yeux. Même s’il voulait le cacher, ça faisait longtemps qu’il n’avait plus touché à l’alcool. Il toussait légèrement, s’efforçant pour que cela reste discret, avant de rouvrir lentement les yeux. Il avait perdu l’habitude de boire de l’alcool, mais n’avait pas spécialement envie que cela se sache.

"Voyons, par quoi je pourrais commencer..." murmurant-il en retirant la main de sa bouche, comme pour changer de sujet.

Il porta à nouveau le verre à ses lèvres, s’était un peu plus habitué au goût de son martini. Buvant à petites gorgées, il essaya de réfléchir à la dernière fois où il avait bu de l’alcool. Et il finit par s’en rappeler. L’ouvrant entièrement les yeux d’un seul coup, un large sourire amusé se dessina rapidement sur son visage. Il regarda Dave avant de lui parler à nouveau.

"Ah siii ! Tu connais ce bar, l’Offrande Brûlée ? J’y étais allé l’autre jour !" déclara-t-il sur un ton enjoué, ne pouvant s’empêcher de rire. "C’est incroyable toutes les caricatures de monstres en tout genre qu’on peut y trouver !"

Et le voilà qui rit derechef, repensant à la soirée qu’il avait passé là-bas, pour rigoler. Et puis, visiter l’antre des admirateurs de sa propre espèce, c’était un bon moyen pour flatter son ego. Il s’accouda sur le comptoir, penchant le buste pour se rapprocher de Dave, histoire de lui parler sur un ton plus calme, presque silencieux, mais tout de même facilement audible pour le barman.

"Au moins ici, la décoration n’est pas géniale pour fêter Halloween, mais on y trouve des vrais buveurs de sang." dit-il alors, en lui faisant un rapide clin d’oeil, souriant à pleines dents.

David revint vers Valariel, après avoir servi un autre client. Il lui avait interdit de lui répondre 'rien', mais c'était bien ce que le strip-teaser faisait non? Hippolyte sourit doucement, comme pour dire 'tu crois que je t'ai pas grillé?', et lui répondit doucement, alors que ce dernier buvait son martini:

" T'as le sens de la périphrase, tu sais... "

Alors, Valariel manqua de tousser en avalant la première gorgée de son verre. Pourtant, David ne l'avait pas si fort que ça... Valariel serait-il de la catégorie 'petite nature'? A cette pensée, Hippolyte sourit à nouveau, puis se mit à rire franchement avant de lui lancer:

" T'as pas bu depuis longtemps toi non? "

Evidemment, ça n'avait rien de honteux, et David ne se moquait pas sérieusement. Comme si un vampire de valeur était un vampire alcoolique... Valariel avait peut-être bien fait d'arrêter l'alcool un temps, même involontairement, parce que David savait qu'il en était plus ou moins incapable. Il vivait de l'alcool, dans l'alcool, pour l'alcool. Bon, l'alcool avec lequel il travaillait était toujours enjolivé, parfois amer, d'autres fois sucré, et certaines fois, même, salé. Mais ça restait de l'éthanol, quoi qu'on en dise. David se surprit à penser qu'il avait de la chance d'être un vampire, son apparence ne serait en rien affectée par ce penchant. Il resterait toujours beau, avec la peau blanche, sans rides ni relâchement. Jamais il ne ressemblerait aux humains alcooliques, au teint rubicond et au nez déformé et violacé.

Il se reconcentra sur Valariel, alors que ce dernier reprenait la parole. Il lui parla alors de l'Offrande Brûlée. Oh que oui, David connaissait cet endroit! Comment aurait-il pu ne pas connaître! C'étaient des concurrents après tout! Néanmoins, le point de vue d'Hippolyte différait légèrement de celui de Valariel.

" Ouais je connais... mais bon, j'y étais qu'une fois, et pas deux. Je comprend pas pourquoi les humains peuvent nous vénérer comme ça en fait... Et puis la décoration est trop glauque pour moi, je t'avouerais. "

David sourit gentiment. Il respectait évidemment le choix de Valariel d'aller parfois s'amuser dans ce genre d'endroits, mais lui préférait des trucs plus chics, ou simplement moins caricaturaux. D'ailleurs, Valariel finit en affirmant que le Dead Dave's valait un peu mieux que l'Offrande Brûlée, et ce par le seul fait qu'on y trouvait de véritables vampires:

" Ouais, et je suis sûr que si tu amenais un habitué de l'Offrande ici, il ne douterait jamais que le barman est un vrai vampire. C'est ça le vrai paradoxe de l'idolâtrie: à force de nous caricaturer, ils ne savent plus vraiment nous reconnaître... "

Et ça ne marchait pas qu'avec les vampires, mais avec tout: les métamorphes, les voyants, les homosexuels...

Val se sentait un peu gêné par les deux remarques de l'incube, celle concernant sa "périphrase" comme il dit, et celle concernant le fait qu'il ne tenait pas beaucoup à l'alcool, en ce moment. Il n'avait pas osé répondre, s'étant contenté de faire un petit sourire embarrassé. Mais il était encore plus gêné à cause la réaction de Dave à sa remarque plaisantine, craignant un peu de l'avoir vexé en lui disant qu'il était allé chez un concurrent. Son sourire pouvait en dire autrement, mais malgré tout, il s'efforça de se calmer, se sentant un peu bête de s'être emporté pour ça. Malgré tout, la dernière remarque de Dave, aussi juste qu'ironique, fit rire à nouveau Valariel.

"Haha ! Je suis entièrement d'accord !" affirma-t-il. "Mais d'un côté, ce n'est pas plus mal en fait. Les vampires de maintenant sont si proches des humains qu'ils se fondent sans problèmes dans les foules. Ca leur permet d'être tranquilles et de ne pas avoir à se balader avec un panneau où il y a marqué "je suis un vampire et je vais vous sucer le sang" !"

Et Valariel sait combien il serait difficile, si c'était le cas, d'avoir un peu de tranquillité avec tous les pseudo-fanatiques et tous les vampirophobes qui doivent traîner dans les rues. Et lui, il savait réellement savourer les moments de véritable tranquillité, et il n'était pas rare qu'il préférait la discrétion aux émeutes. Même s'il faisait du strip-tease. Même s'il sortait avec des jupes. Même s'il avait les cheveux blancs. Même s'il se maquillait. Car même s'il était fier de son statut de vampire, il préférait qu'on le traite de travesti ou de gothique que de démon se nourrissant du sang de ses victimes après avoir abusé d'elles.

"Et puis" rajouta-t-il, "si un vampire veux vraiment se faire remarquer, il peut très bien se promener avec une capuche noire, des ailes de chauve-souris en plastique, ou même un simple costume similaire à celui du compte Dracula, si ça lui chante ! Ce n’est pas pour ça que tout le monde en fera autant."

Surtout que... un VRAI vampire qui se respecte aurait trouvé un moyen autrement plus élégant, et surtout bien pertinent, pour imposer sa présence. Qu’il lévite au-dessus d’une assemblée humaine, ou qu’il use de son charme surhumain pour la séduire, il n’a guère besoin de montrer ses canines ou de porter des capes déchirées dotés des couleurs du sang et de la nuit. Le cadavre qui dort dans un cercueil, c’est révolu depuis longtemps ça. Ce n’est pas ce genre de créature que l’on retrouverait d’un côté ou de l’autre du comptoir de ce bar. Vraiment, rien ne vaux les vampires de notre bonne époque !
Bref, après avoir sorti cette remarque, Valariel but une nouvelle gorgée de son cocktail, comme en attendant de voir la réaction du barman. Dans tous les cas, il posa son verre sur le comptoir, s’enleva le gant de la main droite, et s’essuya délicatement les lèvres avec la dite main. Puis, il reprit la parole, en faisant un sourire amical à Dave.

"Mais tu sais, quand je disais que j'étais allé à l'Offrande Brûlée, c'était juste pour voir de quoi ça avait l'air. Je n'y suis allé qu'une fois, moi aussi. Ici au moins, c'est bien plus tranquille."

Et il le pensait vraiment. Après lui avoir dit ça, il tourna la tête et fit le tour du bar du regard, comme pour se confirmer cette idée. Et puis, c'est vrai, on n'avait pas besoin de se mettre au néon, ni d'employer des serveurs tout droit sortis d'un bal costumé pour avoir un bar fort sympathique. Et puis, l'ironie du nom de ce bar, le Dead Dave's, était autrement plus symbolique que les canines et les affiches de films d'horreur placardés sur les murs.
Enfin. Valariel n'était pas non plus venu pour parler de la concurrence de son "cousin" et pensait que ça risquerait de l'embêter vraiment, à force. Il trempa négligeamment son doigt (de la main droite bien sûr, inutile de mouiller ses gants inutilement !) dans le verre que lui avait servi Dave, et s'adressa une nouvelle fois à ce dernier.

"Et toi ? Qu'est-ce que tu racontes de beau ?"

En attendant une réponse de la part de l’autre incube, Valariel plaque -consciemment ou non- le doigt précédemment trempé contre les lèvres, ouvrant légèrement la bouche, afin de l’essuyer discrètement avec la langue. Il ne quitta pas Dave du regard, trop impatient de savoir ce qu’il allait pouvoir lui raconter. Quand on est barman, on a toujours des histoires à raconter, c’est bien connu.

David se trouva vite plongé, sans s'en rendre compte, dans un débat concernant le look vampirique et son affirmation publique. Evidemment, les humains en avaient peur, c'était bien normal. Quelles proies n'avaient pas peur de leur prédateurs? Eh bien, là aussi, les humains faisaient fort. Vouloir se porter volontaire à la morsure des ténèbres uniquement pour goûter l'éternité, voilà qui était puéril. D'autant plus que l'éternité ne pouvait être goûtée: elle faisait partie de ces mets sucrés au début qui se révélaient bien amers ensuite, et on était dans l'impossibilité d'en effacer l'arrière goût. Si l'enfer était l'éternel recommencement, David et les siens y étaient tous depuis des siècles.

Enfin, sortant de ses pensées et écoutant Valariel plus attentivement, David se mit à essuyer un verre distraitement, tout en lui répondant, d'un air assez détaché:

" Les seuls grillables dans tous ça sont les humains qui sont fans de nous. Ceux-là, je crois que je ne les comprendrais jamais... Il n'y a rien de bien excitant au fait de vivre sans cesse, de devoir s'adapter au temps qui passe sans pouvoir revenir en arrière, et de devoir tuer pour vivre. Ca, ça leur échappe totalement. Et si ce n'est pas le cas, raison de plus pour leur refuser l'immortalité: ce sont de foutus psychopathes. "

Au moins, c'était clair: jamais Hippolyte ne collaborerait avec l'EVE, qui devait certainement être affiliée de près ou de loin avec l'Offrande Brûlée. La simple idée de pouvoir commander sa 'mort' pour vivre éternellement... ça dépassait tout entendement pour Dave, qui n'y voyait là qu'un caprice purement humain. Les êtres humains étaient vraiment des créatures non-sens...

Valariel continua, ajoutant que si un vampire voulait se faire remarquer, personne ne le suivrait. Et comment! Dave tenait à son look, à sa réputation... Il n'était pas incube pour rien! Et vu le style vestimentaire plutôt craquant de Val, ce dernier devait être du même avis.

" De toute manière, même si un vrai vampire faisait ça, tout le monde le prendrait pour un échappé de l'asile façon 'Etrange Noël de Mr Jack'... "

Mais David n'excluait pas de s'habiller de cette grotesque manière un jour. Plus particulièrement la nuit du 31 octobre au 1er novembre, histoire de récupérer quelques bonbons. Non mais bon, il fallait pas abuser non plus! Un vrai vampire, ça a la classe, ça n'a pas besoin de ses canines ou d'ailes dans le dos: un simple regard suffit pour 'hypnotiser' l'humain, le tenir au creux de ses mains, et en faire ce qu'on en voulait. Et c'était là que l'espèce humaine était stupide: elle ne s'en était jamais douté ou quoi?

Valariel cessa bientôt le débat, cependant, rappelant à Dave qu'il voulait simplement faire la conversation, et qu'il n'y avait mis les pieds qu'une fois: certainement la dernière. Hippolyte sourit doucement en se rendant compte de son emportement, et se remit à ranger quelques verres. Il servit un ou deux cocktails, non sans délaisser Valariel, qui lui demandait alors ce que lui, racontait. Baaah, il s'en passait des trucs dans un bar, mais que pourrait-il lui raconter de beau??? Ah, il trouva finalement.

" Ah, tu vas rire... Il y a de ça une semaine, Alexander Jones, un nouveau vampire, du type 'j'avais rien demandé moi' s'est enfin mis à chasser. Il était tout pâle en même temps - si tu me permets l'expression - et assez faible. Alors bon, il suit un cousin, se faire une belle petite proie façon séduction en boîte - ils nous piquent nos méthodes maintenant t'as vu? - et décide qu'elle était assez mignonne pour se la taper avant de boire son sang. Il commence à la dessaper, et là, bang! sur quoi il tombe... - je te le donne en mille - un travelo. Il m'a raconté ça d'un air dépité, mais moi j'étais vraiment mort de rire! Il s'en est quand même nourrit, mais il a pas osé le toucher... Franchement, j'ai trouvé ça hilarant! Et puis, au moins maintenant, il va mieux. Il en est pas encore à se nourrir chaque nuit, mais il progresse. "

Hippolyte sourit doucement, pensant à cet Alexander. Il avait eu un fou rire quand l'autre lui avait raconté cette histoire, mais David s'inquiétait quand même un peu pour la santé de ce jeune vampire. Il espérait que cette nuit, ce dernier était de sortie, et rentrerait avec une belle proie et un ventre plein.

Aaah, Dave n’avait pas tort à disant que les humains étaient des créatures aux moeurs bien étranges... peut-être est-ce ça en fait, une religion ? Vénérer excessivement un dieu invisible, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et finir par se prendre pour la parole de ce même dieu, pour son messager. Dieu a toujours raison, donc ses prêtres sont toujours raison. En bref, les prêtres ont tellement d’orgueil qu’ils vont jusqu’à se considérer eux-mêmes pour Dieu, tout en affirmant qu’ils ne sont que des "mortels"... d'ailleurs, peut-être est-ce la raison pour laquelle beaucoup ne croient pas en l’existence de Dieu : s’il existe parmi nous, il ne doit pas le crier sur les toits, pour sûr. Ou même s’il le criait, personne ne le croirait. Pas même ses prêtres si dévoués. Si l’on considère les vampires comme des "dieux" –ce que beaucoup affirmeront sûrement- on se retrouve dans une situation similaire, vis-à-vis de leurs fanatiques. C’est pour cela que les prêtres, en voulant se rapprocher de Dieu, ne font que s’éloigner de lui : ce n’est pas quelqu’un, c’est un fait. Un fait que l’on peut interpréter à sa propre manière. Comme la vie. Comme l’amour. Comme la mort.

C’est ce que pensait Valariel, et il avait peut-être tort de ramener la religion au vampirisme. Et puis, s’il voulait faire part de cette conception à Dave, il avait préféré la garder pour lui. D’autant que le barman était jadis humain, et jadis catholique. Difficile de dire comment il réagirait... et l’incube pensait en avoir suffisamment fait en lui parlant de l’Offrande Brûlée. Même s’il regrettait un peu d’avoir fermé le débat, qu’il trouvait intéressant malgré tout, il préférait aborder un sujet plus... abordable. De toutes évidences, il savait que la discussion n’aurait pas abouti à grand chose : les humains sont ce qu’ils sont, et ils ne sont pas prêts de changer. Surtout que maintenant, le vampirisme était devenu légal. Il y avait juste à claquer des doigts, puis on n’avait plus qu’à se tenir à carreaux jusqu’à la nuit des temps. Plus de chasseurs à fuir, plus de représailles à craindre...

Enfin. Dave se mit tout de même à lui raconter l’histoire d’un certain Alexander Jones, devenu vampire il y a une bonne semaine. Val, lui, finissait de s’essuyer le doigt pour se remettre le gant droit, tout en écoutant le barman d’une oreille attentive. Il eut un petit sourire en apprenant qu’il était plutôt faible, se doutant bien de ce qu’il devait penser à ce moment-là. Surtout s’il n’avait pas demandé à être un vampire. Son sourire se déforma légèrement, traduisant un certain amusement du côté de Valariel. Il adorait la manière de procéder de cet Alexander : se trouver une charmante compagnie, la séduire pour lui prendre de quoi se nourrir un certain temps, et éventuellement passer la nuit avec. Valariel était un incube, Dave aussi, il savait ce que c’était.

Mais l’incube ne put s’empêcher d’éclater de rire –sans vouloir se montrer méchant bien sûr- en apprenant que la jeune fille n’était pas une jeune fille, plaquant sa main sur le front tout en riant. Dave termina l’histoire en lui déclarant qu’il s’en était tout de même nourri, mais sans vouloir y toucher ! Cela fit davantage rire Valariel, qui devait tout de même s’attendre un peu à ce genre de dénouement. Quand le barman lui affirma qu’il s’améliorait en matière de "chasse" et qu’il allait mieux maintenant, son interlocuteur cesse progressivement de rire, sans pour autant effacer le sourire sur ses lèvres.

"Comme quoi, il faut toujours se méfier des hommes en jupe !" dit Val tout en caressant sa propre jupe. "C’est vrai que c’est à mourir de rire, ce qu’il lui est arrivé. N’empêche, j’espère qu’il finira par s’en remettre."

Il avait accompagné ces derniers mots d’un petit rire, mais sans vouloir se moquer pour autant. Il prit à nouveau son verre, et but une nouvelle gorgée, sans pour autant quitter Dave du regard. Constatant qu’il ne restait plus qu’un fond dans son verre, il le reposa avant de s’adresser à nouveau à Dave, toujours en souriant.

"Enfin, c’est déjà bien qu’il progresse petit à petit. Nous sommes tous passés par là, nous autres vampires. Mais s’il vient faire un tour dans ton bar, passe-lui le bonjour de ma part !"

Valariel rit de bon coeur quand David lui narra les mésaventures d'Alexander. Evidemment, ils étaient tous plus ou moins passés par là, et Dave également, même concernant le travesti. Il faut dire qu'il aimait fréquenter ce milieu, et contrairement à Alexander, il n'avait absolument rien contre le fait de s'amuser un peu avec une proie travestie avant de s'en nourrir.

L'incube en face de lui lui répondit d'un ton plaisantin qu'il faut toujours se méfier des hommes en jupe... Humm.. Ouais, il n'avait pas tort. Si la plupart s'habillaient avec féminité par simple plaisir, d'autres étaient sérieusement atteints du ciboulot et les plus rares - heureusement - étaient des croisés d'escrocs et de psychopathes. Bon, avec sa condition de vampire, David ne les craignait pas vraiment, mais ça foutait toujours les jetons!

" Oh, il s'en remettra, et plus vite qu'il ne le croit! "

Hippolyte sourit. Il savait, comme Valariel, qu'Alexander était dans une phase indécise, instable et dangereuse. Une fois qu'il se sera fait à sa nouvelle condition, il ira mieux, beaucoup mieux. D'ailleurs, Valariel fit la même réflexion, à laquelle Dave répondit par un hochement de tête, accompagné d'un sourire radieux, comme il sait si bien les faire:

" Je le lui passerais avec plaisir! Mais n'hésite pas à nous honorer de ta si charmante présence, Valariel! "

Hippolyte garda son sourire, légèrement tendancieux, que Valariel saurait bien reconnaître: le sourire de vampire tombeur incube dragueur, avec +20 en charisme. Non pas que David dragua réellement Valariel, mais il aimait plus que toute autre chose - sauf William, peut-être - la beauté. Valariel était bien plus beau que la plupart des vampires, ça il n'y avait pas à hésiter. Cela dit, Dave doutait qu'il ait le temps de faire mumuse avec. Il finirait son service, irait certainement chasser une proie facile et perdue, et rentrerait dormir, comme il le faisait la plupart des autres nuits. Quoique cette nuit, il pouvait bien se passer de chasse... Il n'avait pas si faim.

Un client lui commanda un cocktail. Vodka, jus de tomate, jus de citron, tabasco et on complète par un peu de véritable sang humain. Le Bloody Mary façon Ste-Croix. Dave posa le verre devant le vampire, qui le remercia en payant. Apparemment, le cocktail était plutôt bien coté dans le coin. Tiens! Mange-toi ça Baltimore Brown! Et David avait beaucoup d'autres idées de cocktails, remaniés ou créés de toute pièce. Il devait juste les tester et les goûter, ce qu'il n'avait pas toujours le temps de faire. Le barman revint devant Valariel, mais ne sut quoi dire. Il resta alors là, à essuyer distraitement ses verres, puis à les ranger soigneusement là où ils devaient être rangés.

( Aujourd'hui, dans ''Auguste tape l'incruste'', celui que vous attendiez tous : Piete le Martien, mesdames et messieurs ! )

Klampisch changea soigneusement de trottoir, tenant précieusement serré contre son coeur l'intégrale collector de Buffy contre les Vampires . Une affaire, le troc, vraiment : lui, ces têtes réduites que tout le monde s'arrachait, ça ne lui coûtait rien ... Il ravala à grand peine un sourire de pur sadisme . La situation n'était pas à la bagatelle .

Il avait voulu couper pour ramener au plus vite son trésor à la maison, mais il se demandait maintenant si il avait bien fait : vraiment, passer devant ce nid de guêpes de Dead Dave's ... Melvin Littlejohn, qui aurait pu être un vrai chef de commando anti-vampires s'il n'avait pas été mordu au point que son cerveau avait cessé d'être irrigué et qu'il avait perdu l'usage de ses membres inférieurs, lui avait raconté des histoires horribles sur cet endroit .

Se connaissant, bien se tenir le temps de traverser la petite rue ça lui allait comme un Borsalino à John Lennon enfant, mais bon, maintenant qu'il s'était engagé ... Klampisch pressa le pas, et là, le choc : T-Bone Walk . Le parfum officiel de Miss Browne . Pas d'erreur possible, c'est lui qui lui avait offert après l'avoir composé lui-même .

Son sang ne fit qu'un tour, ce qui n'est pas conseillé en zone infestée de vampires .

Vous savez comme c'est pénible, quelqu'un qui se penche en travers de la porte sans avoir l'intention d'entrer, dans le genre ''parle à mon cul ma tête est malade'', parce que quelque chose l'intéresse à l'intérieur mais ce n'est pas vous . C'est exactement ce que fit Piete . Il n'était pas question une seule seconde qu'il pose un orteil dans ce trou à rats, mais il voulait savoir ce qui était arrivé à Miss Browne .

Oh oui, Valariel avait bien reconnu le sourire de Dave, quand ce dernier lui proposa de revenir une prochaine fois dans son bar. Il n'ignorait pas qu'ils étaient tous deux des incubes, il se doutait bien de la signification de ce sourire. Et il répondit également d'un large sourire, comme pour lui montrer qu’il avait compris. Ou simplement parce que le "ta si charmante compagnie" avait flatté son ego. D’autant ces mots étaient sortis de la bouche de Dave, un vampire qui avait du goût ! Ainsi, peu après la proposition que le dit vampire lui avait faite, Valariel passa sa main droite dans ses cheveux et les enroula autour de son index, histoire de jouer avec. Tout en faisant cela, il répondit d'une voix bien amicale au barman.

"Oh, je n'y manquerais pas ! Dès que j'aurai de nouveau du temps libre, si je n'ai pas trop faim, je passerai rendre visite à ta toute aussi charmante personne !"

Parce que si Valariel avait du charme, il était loin d’être le seul. Et Dave avait cette beauté et cette élégance que tous les descendants de Belle Morte devraient avoir. C'était bien là l’avantage d’être un incube...
Sa main glissa dans le dos de son cou, afin de le masser délicatement, tandis que son coude se posa sur le comptoir pour qu'il puisse s'y appuyer. Puis, le silence. Dave était parti servir un de ses fameux cocktails à un autre client. Val profita de cette courte absence pour terminer son propre breuvage. S'étant de nouveau habitué au goût de l'alcool, il ne voulait plus que la moindre goutte lui échappe. Même après la dernière gorgée, il s'amusait à essuyer le contenu du verre de sa langue, en attendant que Dave ait fini son service. Une fois ceci fait, il lui sourit une nouvelle fois avant de reposer le verre qu’il avait fini de "nettoyer"...
Il caressa son menton du revers de la main gauche, tandis que sa main droite tenait toujours le même verre, l’index s’amusant à en faire le tour. Toujours le silence. Valariel leva les yeux d’un air rêveur, réfléchissant à sa prochaine réplique. S’il savourait le calme, il aimerait bien que le conversation avec Dave ne se termine pas là. Il chercha quelque chose à ajouter... et il trouva. Il ouvrit légèrement les lèvres pour le montrer, comme si un "Ah !" allait sortir de sa bouche. Il se retourna vers le barman, alors qu’un sourire joueur se dessina sur ses fines lèvres. Et sur un ton assez plaisantin, il reprit la parole.

"Sinon, concernant le 'show' que tu m'avais proposé de faire... en y réfléchissant, je trouve que ça pourrait être plutôt amusant !"

Un rire sourd et espiègle fit le lien entre cette réplique et la suivante.

"Ce ne sera pas gratuit... mais je suis sûr que quelqu’un comme toi trouvera facilement de quoi me motiver suffisamment pour me faire danser toute la nuit."

Un court silence, ainsi que l’élargissement du sourire de Valariel.

"Comme un verre de temps en temps, par exemple ?"

Souriant davantage à Dave, il leva son verre vide en l'agitant négligemment sous son nez.

"Ou... autre chose ?"

Il aurait dit ça à n’importe quel autre barman, en faisant ce même geste, on aurait pensé qu’il proposait ses services uniquement pour de l’argent, ou pour de l’alcool. Mais Val n’était pas avare au point d’exiger de l’argent à Dave pour une danse, pas à quelqu'un de la famille. La seule chose qu’il espérait réellement de l'incube –en plus d’une de ses fameuses boissons- c’était la distraction. Val a toujours adoré distraire et se distraire, ce n’est pas par hasard qu’il a travaillé essentiellement dans ce domaine durant plusieurs siècles. Il était impatient de savoir le genre de distraction que son "cousin" allait lui proposer.
Mais peu après lui avoir fait sa proposition, comme s’il avait senti quelque chose, il tourna légèrement la tête vers le côté. Il regarda le reste du bar du coin de l’oeil, tout en reposant délicatement le verre sur le comptoir. Son sourire s’était partiellement effacé, mais il demeurait toujours sur son visage. En fait, il ressentait comme une drôle impression depuis un moment. Le genre d’impression qu’il avait l’habitude de ressentir quand il était épié. Peut-être qu’un client se demandait quels produits il utilisait pour avoir une telle chevelure. Peut-être qu’un autre pensait qu’il s’agissait d’une "tarlouze" à cause de son look particulier. Ou peut-être que Valariel devenait simplement paranoïaque. Après tout, si on pensait réellement à lui, il aurait sûrement éternué pour honorer les bons vieux clichés. Aussi, il posa les deux coudes sur le comptoir, joignit les deux mains, et posa son menton dessus. Il se retourna finalement vers Dave, afin d’entendre la réponse de ce dernier, toujours le sourire aux lèvres.